Brieuc de Meeûs,
Directeur général de la STIB
Interview de Brieuc de Meeûs, diplômé 1986/87 en Electromécanique
No nonsense, please !
Un simple conseil mais qui a toujours marché pour cet homme de responsabilité à l’emploi du temps hyper chargé . En à peine une heure d’interview, l’homme d’affaire reçoit deux appels importants, une équipe de journalistes TV néerlandophone nous interrompt pour une prise de vue, il apprend que la STIB a gagné un recours en justice et accepte une place d’administrateur au sein du CA de l’ECAM.
Pourtant Brieuc de Meeûs est un homme simple, souriant et incroyablement décontracté malgré les innombrables imprévus qu’il rencontre quotidiennement. « Je ne me prends jamais la tête. J’essaye de rester cool, cela s’apprend ! j’accepte qu’un bon nombre de choses m’échappe. Du bon sens, voilà la meilleure attitude à adopter et très souvent la plus efficace !« .
Ce bon sens, Brieuc de Meeûs l’a acquis à force d’expériences professionnelles.
Avant même d’avoir terminé ses études en électromécanique à l’ECAM, la SABCA l’engage pour un contrat de 5 mois. Une première expérience dans le contrôle qualité.
Il devient ensuite Chef de projet pour la société AIR ET CHALEUR. « Pendant l’entretien d’embauche, le patron m’a demandé si je jouais au squash ! J’ai répondu oui et il m’a dit que je pouvais commencer lundi… La discussion portait sur tout sauf sur la proposition professionnelle, il s’agissait de deux hommes qui se parlaient« . Dans cette société, Brieuc de Meeûs se chargeait de la climatisation de la base de lancement d’Ariane 5 en Guyane. Un énorme projet pour la Belgique qui construisait une nouvelle base de lancement sécurisée.
Ensuite Brieuc de Meeûs entre au sein du groupe HAMON pour y tenir le poste de Directeur de projet. Il était chargé de construire des tours de refroidissement partout dans le monde.
Il quitte alors sa place en mars 2000 pour endosser le rôle de Directeur général dans l’entreprise de services technologiques CEGELEC SYSTEMS& SERVICES. Entreprise de régulation sécuritaire pour les centrales nucléaires, les chemins de fer, les centrales électriques.
« C’était mon premier poste de Directeur général. J’étais le patron de 200 personnes qui provenaient d’horizons très différents. Le défi était de passer au-delà de cette barrière culturelle. Mais au final, tout cela n’est qu’une histoire d’hommes et tout s’est bien passé« .
Début 2004, il est nommé au poste d’Administrateur délégué de la société aéroportuaire FLIGHTCARE BELGIUM (2000 employés). Il s’y est forgé une solide réputation, en réussissant à faire de l’ancienne filiale de la SABENA la plus importante société de manutention de Belgique aux côtés d’AVIAPARTNER. « Un secteur passionnant qui n’a rien à voir avec l’ingénieur. C’était vraiment de la gestion« .
Aujourd’hui, Brieuc de Meeûs est Administrateur – Directeur général de la STIB. « Pour trouver ce job, J’ai tout simplement répondu à une annonce dans un journal« . L’entreprise ne se gêne pas pour exploiter toutes les compétences de gestion de notre homme puisqu’elle compte 7200 personnes dont 3000 chauffeurs mais également des travailleurs dans les bureaux d’étude, dans la maintenance, des techniciens, des administratifs, des professionnels de la vente et de la communication, des journalistes, des financiers et des chercheurs. « La complexité est de gérer toutes ces différences mais heureusement je suis épaulé par de nombreuses personnes. Il est primordial d’accepter de se faire aider pour des tâches aussi diversifiées et complexes que celles-là« .
En travaillant à la STIB, du plaisir, notre homme passionné et ambitieux n’en manque pas. « A la STIB, il y a une foule de beaux projets. Dans 5 ans, nous investirons 2,5 milliards d’euros et 5 milliards dans les 10 ans« . Pas étonnant lorsque l’on sait que l’entreprise connait une croissance de 5 à 6% par an, qu’elle transporte un million de passagers par jour (l’équivalent de tout Bruxelles) et donc toute la Belgique en 10 jours.
Oui, Brieuc de Meeûs, c’est tout cela mais, ne l’oublions pas, Brieuc de Meeûs, c’est surtout un ancien étudiant de l’ECAM ! Une ECAM dont il ne tarit pas d’éloges : » L’ECAM, c’est la meilleure école du monde ! J’y ai reçu une fameuse formation théorique, qui n’a rien à envier aux ingénieurs civils, ainsi qu’une orientation très liée à la réalité. Même si, au final, j’ai été très peu ingénieur, ma formation à l’ECAM – complète, terre à terre, liée à la réalité – m’a appris à analyser, à trouver une solution qui fonctionne pour chaque problème que j’ai rencontré ! Ne pas compliquer les choses, simplifier les processus au maximum et arriver au résultat… L’ECAM doit absolument continuer à être exigeante et rester la meilleure !« .
L’interview arrivait déjà à son terme mais avant de nous quitter notre PDG a tenu à donner un conseil aux jeunes qui suivent leurs études à l’ECAM : » Ne restez jamais limités à votre domaine. Dès que vous arriverez dans une entreprise, regardez transversalement ce qu’il s’y passe ! Si vous voulez apprendre et grandir, ouvrez-vous à ce qui vous entoure ! La formation n’est que le début…« .
Ingénieur mais surtout meneur d’hommes, Brieuc de Meeûs compare volontiers son métier à un sac à dos. Une carrière internationale, diversifiée, passionnante, humaine menée d’une main de maître par quelqu’un qui aime s’amuser.
« Une carrière bien cadencée est une carrière réussie. Lorsque l’on a fait le tour de la question, il ne faut pas hésiter à changer d’univers, d’entreprise, de culture et même de métier. C’est la seule méthode pour progresser ».
« Un patron a toujours son métier comme un sac à dos sur les épaules. Il reste toujours avec, c’est une sorte de mariage.
Ce métier, j’y pense tout le temps et d’ailleurs, mes meilleures idées je les ai eues en tondant la pelouse sur mon tracteur ! Sans doute parce qu’à ce moment-là j’étais libéré de toute autre contrainte.
Il faut toutefois aussi gérer sa vie privée et ne pas se laisser engloutir par son métier. Garder du temps pour soi est primordial. A l’époque, ce qui me ressourçait le plus, c’était piloter mon avion ! L’assemblage parfait entre quelque chose d’intellectuel et en même temps très pratique ».
« Finalement j’ai été très peu ingénieur. Mon travail est devenu de moins en moins technique… Mais J’ai toujours fait les choses que je voulais faire. Chaque emploi m’a passionné ! Je me suis toujours amusé et je le ferai toujours ! ».